Il arrive que, lors de mon arrivée dans la salle de concert (très souvent au Zenith), la remise de l'accréditation se fasse contre signature d'un "contrat" qui stipule le nombre de morceaux autorisés pour faire les photos, l'utilisation de ces dernières (par exemple pas d'agence, uniquement dans le média accrédité...), ou encore l'obligation de faire "valider" les photos par le management de l'artiste avant publication.
Concernant ce dernier point, Le Bien Public est clair : aucune validation ne saurait être imposée, et, si tel est le cas, la couverture par le journal est tout simplement annulée. Un journal n'est pas une agence de communication, et le droit à l'information prévaut.
Il m'arrive donc régulièrement de rayer les paragraphes que je juge incompatibles dans les contrats, en expliquant à la production locale.
Le plus souvent ça passe sans problèmes.
Au mois de mars par contre, sur une soirée hip-hop, ça n'est pas passé. Impossibilité de se mettre d'accord, je suis donc parti du Zenith sans couvrir l'évènement.
Une heure après, la prod locale me rappelait en s'excusant, comme quoi ils avaient corrigé et que je pouvais revenir... !
En avril, sur le concert de Placebo, le contrat (rédigé uniquement en anglais, donc sans valeur juridique en France) demandait aux photographes d'envoyer leurs photos pour que le management du groupe puisse les utiliser à sa guise, sans contre-partie !
De plus, chaque photographe devait remettre sa carte d'identité, afin que son numéro en soit relevé !
J'ai donc rayé le paragraphe abusif (la récupération des photos) et fait part de mon mécontentement face à ce fichage d'identité abusif et surtout illégal.
Ca a à nouveau coincé.
Un régisseur de la prod locale est venu pour discuter du problème qui m'opposait à eux.
Je lui ai expliqué mon point de vue, mais la personne en question restait sur ses positions pour m'annoncer que c'était à prendre ou à laisser, et que si je ne changeais pas d'avis, je ne ferai pas de photos.
J'ai répondu que si il en était ainsi, je partais sans couvrir le concert.
Lorsque j'ai pris mon sac et tourné les talons, l'homme en question s'est ravisé, pour me dire que, finalement, c'était bon, je pouvais faire les photos, et selon mes conditions.
Il est donc amusant de voir à quel point les producteurs de spectacles ont besoin des médias, et qu'en ne se laissant pas faire face à des situations abusives, on obtient gain de cause.
Voir la copie du contrat en question, telle que je l'ai rendu, avec mes annotations.
Pour enchaîner sur un thème moins "tendu", j'ai modifié la façon dont les galeries photos de mon site s'affichent : j'ai supprimé le système de vignettes en Flash, pour un affichage simple en colonnes, et avec des photos plus grandes.
Cela apporte une meilleure compatibilité entre les différents navigateurs, systèmes d'exploitations ou autres terminaux mobiles.
Enfin, je peux déjà annoncer que j'exposerai mes photos de concerts à Dijon, à la mi-septembre, lors d'un événement lié à la photographie.
Une belle façon d'offrir un éclairage sur mon intense activité photos de concerts de ces dernières années, juste après mon arrêt en juin...
Ci-dessous une petite photo que j'aime bien, de Kyle Eastwood, pour agrémenter ce long article... :)
Kyle Eastwood, Théâtre des Feuillants, Dijon, avril 2017 | |
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photo non libre de droits |
salut didier,
quel courage face à ces loups... (et encore, je ne suis pas sympa avec les loups en écrivant cela)
je suppose que tu continueras tes photos en concerts, mais autrement...
la photo de kyle, tu sais déjà tout le bien que j'en pense....
vraiment bien capté...!!
déjà bravo pour l'expo...
de mon coté, aussi une expo en route dès septembre pour 3 mois dans un club de jazz....
on croise les doigts...
Merci Jean-Luc,
Je te cache pas que, désormais, je ne prends plus de gants : je prends du plaisir à voir la tête des prods lorsque je suis sur le point de quitter les lieux et qu'aucune couverture par le journal ne sera faite de leur événement... ils se retrouvent alors seuls face à leurs contradictions...
Et bravo pour ton expo, 3 mois c'est conséquent et, dans un club de jazz, le meilleur moyen de toucher un public de connaisseurs !
Didier