Au cours de ces escapades musicales, il m'arrive de retrouver souvent les mêmes personnes, spectateurs ou musiciens : le milieu du blues en France est assez petit par le nombre d'individus qu'il concerne.
Et parmi ces gens, il est un groupe originaire du Sud-Ouest de la France (dont les membres ont à peu près mon âge) dénommé Rosebud Blue Sauce.
Ils pratiquent un style de blues pas assez représenté à mon goût, le west-coast, sorte de blues mâtiné de swing, avec des sonorités différentes que ce qu'on peut entendre dans le blues plus traditionnel par exemple...
A force de se cotoyer avant, pendant et après les concerts, des liens se sont créés. J'aime les retrouver aux quatre coins du pays, échanger avec eux, et surtout les écouter jouer. Je dois dire qu'ils sont sans doutes une des formations dont j'admire le plus le talent, l'énergie et la qualité de leurs prestations : jamais ils ne m'ont déçus.
J'attendais donc avec impatience l'occasion de pouvoir les photographier sur scène dans des conditions optimums. En août 2005, ils jouaient lors du festival Blues en Loire. Par contre, ils jouaient en après-midi, sur une scène découverte au coeur de la ville, cadre très agréable certes, mais qui ne correspondait pas à ce que j'attendais du point de vue prise de vue.
Un an plus tard, j'avais à nouveau l'opportunité de les revoir, mais cette fois dans une salle que j'affectionne tout particulièrement, le Cellier des Moines de La Charité sur Loire, à une quarantaine de kilomètres de Bourges. Ils accompagnaient l'harmoniciste et chanteur californien Lynwood Slim.
Cette salle est assez petite (une centaine de places assises), et tout en longueur. Il s'agit en fait d'un cloître du 14ème siècle, vouté, au charme incroyable, à l'acoustique excellente, et dont la scène haute d'une cinquantaine de centimètres se trouve à moins de 2 mètres des premiers spectateurs.
Je peux y shooter assis par terre, avec bien sûr mes focales fixes que j'aprécie tant. J'ai donc enfin pu me "lâcher" sur eux, notamment avec mon 30mm 1.4 que je venais d'acheter à l'époque.
En prime, le fantastique pianiste Julien Brunetaud (qui l'année d'avant accompagnait Chuck Berry) se trouvait à leurs côtés ce jour-là, le bonheur absolu !
Et je dois dire que, cette fois, j'étais plutôt satisfait du résultat !
voir les photos série blues 16
Rosebud Blue Sauce, La Charité/Loire - décembre 2006 | |
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photo non libre de droits |
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The Elderberries, c'est un groupe assez jeune (autour de 20 ans de moyenne d'âge), d'origine franco-britannico-canadienne. Ils distillent un rock 70's nettement marqué par Led Zeppelin ou encore AC/DC. Vous les avez peut-être entendus sur la BO du film Hellphone de James Huth. Ils sont passés par Dijon en novembre 2006.
Avant leur concert, je me promène sur la scène qui n'attendait plus que l'arrivée du public. Je faisais quelques photos des éléments en place quand je tombe sur leur set-list collée au pied du micro du chanteur. En y regardant de plus près, je m'aperçois que la dernière ligne de la dite liste n'est pas à proprement parler une de leur chanson, mais plutôt le programme de l'après-concert...
voici la photo réalisée (pédales d'effet, set-list, câbles) :
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photo non libre de droits |
... en retournant l'image et en la zoomant, on lit clairement la dernière ligne :
"Back stage, get drunk" (que l'on peut traduire par "Après le concert, on se bourre la gueule"), accompagné par un petit gribouilli de forme phallique des plus inspirés :))
Voici donc une photo à double lecture !
voir la série photo musiques divers 16
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En page 2 du nouveau programme de La Vapeur (Septembre/Décembre 2007) qui vient de sortir, se trouve cette photo de Daniel, agent de sécurité/contrôle backstage de la salle.
Cette image date de mai 2007. Si mes souvenirs sont bons, elle a été faite juste avant la soirée "Let's Dance Vitalic".
Avant que le public ne rentre, et alors que je suis à discuter avec lui, Daniel, que je cotoye chaque fois que je fais des photos là-bas, me demande : "tiens, tu vas me prendre en photo !".
Horreur, la salle est plongée dans une quasi obscurité à ce moment. C'est alors que me vient l'idée de réaliser la photo dans le couloir qui se trouve derrière la scène, là-même ou j'avais réalisé cette image de Dorothée Danièle auparavant. En effet, c'est le seul endroit où je pourrais trouver assez de lumière. Daniel s'appuye donc contre le rideau noir qui bouche le fond de la scène, et une lumière murale éclaire juste son côté opposé.
Je me calle en priorité ouverture comme à mon habitude, j'ouvre mon diaphragme en grand pour aller chercher le maximum de lumière, et je me reculle, pour avoir une profondeur de champ qui ne soit pas trop courte, car je suis ouvert à f:1.4, ce qui est très limite !
Je m'accroupis de façon à cadrer en contre-plongée, pour renforcer l'image "imposante" du sujet.
J'ai tout de même bien pris soin de faire ma mise au point au bon endroit, et je déclenche 3 ou 4 fois, pas plus : Daniel est vraiment très sympa, mais je me vois mal lui demander de poser pendant 1/4 d'heure pour que je puisse recommencer des dizaines de fois mon cliché !
Ensuite, je prie donc très fort pour avoir obtenu quelque chose d'exploitable...
Ce qui m'a de suite fait peur, c'est la visière de la casquette qui créé une ombre très dense et qui, du coup, bouche les yeux. Je pensais que ca allait nuire à l'expression du visage. Et puis finalement je trouve (et on me l'a dit) que ce regard masqué contribue à donner une image mystérieuse et dure au sujet, ce qui était un peu le but de la photo.
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photo non libre de droits |
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Décembre 2005, la chanteuse Pauline Croze venait à La Vapeur de Dijon. En première partie, la Dijonnaise Dorothée Danièle.
Peu de temps avant le début du concert, je me promène dans les couloirs des loges, puis décide d'attendre derrière la scène le début de la première partie.
C'est alors que la jeune femme devant assurer cette ouverture arrive dans le couloir dans lequel je me trouve, et commence à faire les 100 pas.
Habituellement, je respecte ces instants de concentration que vivent les artistes avant leur "grand saut". J'ai bien trop peur de les géner dans des moments où ils veulent sans doutes rester seuls avec eux-mêmes. Je photographie donc très rarement ces moments pourtant forts.
Mais ce jour-là, Dorothée Danièle faisait des allers-retours dans ce couloir, les yeux baissés, semble-t-il absorbée dans ses pensées.
J'étais au bout du couloir, et j'avais vraiment l'impression qu'en restant ainsi immobile, elle m'avait oublié. J'ai alors sorti mon appareil de mon sac, heureusement j'avais pris soin en début de soirée d'y introduire une batterie ainsi qu'une carte vierge.
J'ai gardé mon appareil à la main, mais celle-ci plaquée le long de ma cuisse, attendant que l'artiste me tourne le dos, toujours soucieux de ne pas la perturber. Une fois la situation favorable, je débride mon appareil pour le faire passer en mode manuel, je ne voulais pas que le bruit de l'autofocus ne me trahisse. J'ai alors déclenché une fois ou deux seulement, et c'est ainsi que j'ai obtenu cette image.
Sur un plan technique, la photo n'est pas un modèle du genre : le sujet n'est pas franchement net, les hautes lumières sont limites cramées, et puis un fort bruit apparait sur les tons moyens, sans doutes dû au contre-jour.
Mais je dois dire que j'estime en toute humilité avoir atteint mon objectif avec cette image, qui a, généralement, été très bien accueillie.
Et puis quelques mois plus tard, je recevais un mail du compagnon de la chanteuse, qui venait de voir la photo sur mon site, il m'avouait trouver cette image très belle, et il me demandait même comment s'en procurer un tirage papier.
Nous nous sommes donc rencontrés tous les 3 peu après autour d'un café, et depuis nous nous recroisons souvent à Dijon.
Et je dois avouer que rencontrer un tel enthousiasme chez un artiste qu'on a photographié apporte une satisfaction incroyable, bien plus importante qu'une publication dans un magazine.
voir les photos du concert de Pauline Croze ainsi que des photos de Dorothée Danièle réalisées fin 2006
Dorothée Daniele, Dijon - décembre 2005 | |
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photo non libre de droits |
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