Il y a eu de très bons moments.
J'ai bien aimé Nathan James en ouverture. Répertoire très agréable, bon chanteur au joli timbre, j'ai également apprécié qu'il se soit fabriqué lui-même cette guitare-washboard.
Kenny Neal a enchaîné ensuite. C'est bien, ça joue très bien, mais je trouve ça un peu plat, et surtout un peu long.
En semaine, l'harmoniciste américain Steve Guyger a mit un peu de temps à faire décoller son set, vraisemblablement marqué par une tournée européenne marathon (25 dates en 1 mois). Ensuite, deuxième partie de set, le rythme est arrivé et la sauce a pris dans cette petite salle du Crusoé, décidément propice au blues.
La légende vivante du blues Bobby Rush a, quelques jours plus tard, livré un show délirant. Le personnage, atypique, vaut vraiment le détour. Le spectacle est au rendez-vous, et derrière le côté fantasque, Rush est aussi un musicien captivant. L'homme sait capter l'attention par son sens du spectacle mais également par ses qualités musicales. Surréaliste, mais passionnant !
A noter en première partie les Dijonnais de Mojo Blues, qui ont livré un très bon concert de blues chicagoan.
Pour la dernière soirée à laquelle j'ai assisté, j'ai eu la surprise de voire Jean-Jacques Milteau ouvrir le bal avant un groupe parisien que je ne connaissais que de nom.
Milteau a offert un set acoustique très classique qui, je pense, aura surtout conquis le grand public.
La formation qui a clôturé le festival était Same Player Shoot Again. Il s'agit de la réunion de musiciens qui reprennent des standards de Freddie King.
D'emblée, l'excellente section rythmique a donné le ton. Impeccable de régularité et de puissance, elle a soutenu un extraordinaire duo clavier/guitare (Julien Brunetaud et Romain Roussoulière). Il s'agit de reprises, disons même adaptations, car, à aucun moment, je n'ai trouvé qu'ils étaient dans la copie conforme. J'avoue avoir pris un sacré pied à écouter ce groupe, à noter que leur moyenne d'âge doit tourner autour d'à peine de 30 ans... !
En fin de soirée, je me suis dit que Milteau avait bien fait de jouer en premier... :)
C'était donc la première fois que je me rendais dans le nouvelle salle talantaise de L'Ecrin. Le lieu est très bien, la scène, plutôt basse mais large, est ni trop grande ni trop petite. L'acoustique y est très bonne, et les lumières auxquelles nous avons eu droit étaient vraiment bonnes.
Donc, plutôt content de mes photos... !
Les photos :
- Same Player Shoot Again et Jean-Jacques Milteau
- Bobby Rush et Mojo Blues
- Steve Guyger
- Kenny Neal et Nathan James
Bobby Rush, L'Ecrin, Talant (21), avril 2019 | |
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Steve Guyger, Le Crusoé, Dijon, avril 2019 | |
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Same Player Shoot Again, L'Ecrin, Talant (21), mars 2019 | |
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Nathan James, L'Ecrin, Talant (21), avril 2019 | |
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Quelques petites news en passant.
D'abord, le festival blues de Talant se rapproche. J'assisterai aux concerts de Nathan James + Kenny Neal, Steve Guyger, Bobby Rush ainsi que Jean-Jacques Milteau (qui remplace Marcia Ball).
Je n'irai pas au concert de Ten Years After : j'imagine que les photos seront limitées qu'aux 3 premiers morceaux, et je ne me vois pas payer 30 € pour ça (maintenant que je ne photographie que pour moi-même, je n'ai plus envie de me plier à ce genre de contraintes).
Fin avril, j'ai prévu de photographier un des musiciens que j'apprécie le plus musicalement mais aussi humainement, Didier Wampas. Il vient à côté de Dijon avec sa formation familiale Sugar & Tiger. J'adore leurs 2 premiers albums, j'attends avec impatience le troisième qui devrait sortir ce semestre.
Je m'étais dit que ne ferai plus que des concerts de blues, mais, là, c'est un "cas de force majeure"... :)
J'ai participé, pour la 2ème fois, au concours Jazz World Photo, avec ma photo de Dwight Carrier. Je figure parmi les 30 finalistes (je ne sais pas encore avec quelle place), sur 353 candidats. Les résultats définitifs seront connus le 23 mars.
Enfin, je peux déjà annoncer que j'exposerai mes photos de concerts blues du 2 au 29 mai 2019 au centre-ville de Dijon, chez Inuk Photographies. Je suis encore dans la phase du choix de la douzaine de clichés que j'accrocherai. Plus d'infos dans les semaines qui viennent.
Une petite photo de mon prochain concert, Kenny Neal, ici lors de son premier passage à Talant, en 2010 :
Kenny Neal, Les Nuits du Blues, Talant (21), mars 2010 | |
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Voilà, 2018 se termine, l'occasion de réunir les photos que j'ai réalisées cette année et que j'aime le mieux.
Cette année a, bien entendu, été celle de mon retour exclusif au blues.
Finies les photos de spectacles ou concerts divers, et surtout beaucoup moins de dates à mon actif. Heureux d'avoir retrouvé une vie normale :)
Courir les salles pour le journal ne me manque pas, et j'assiste aujourd'hui de loin, amusé, aux diverses embrouilles qui émaillent de temps à autre le petit monde de la photo de spectacles.
2019 sera l'année qui marquera l'ouverture de la nouvelle salle de spectacle talantaise L'Ecrin, en remplacement de la salle MT Eyquem, qui était plus dédiée à la culture physique qu'à la culture tout court... :)
Espérons que ce nouveau lieu sera propice aux photos...
C'est d'ailleurs fin mars que je reprendrai mes activités, entre autres, dans ce lieu : j'ai prévu d'assister à 4 ou 5 concerts que le festival blues de Talant accueillera. Au programme, Kenny Neal, Steve Guyger, Bobby Rush, peut-être Ten Years After, ou encore Marcia Ball.
J'en profite pour tirer un coup de chapeau à l'association Jagoblues qui organise tous ces concerts blues sur la région dijonnaise.
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Cet automne a été riche en concerts blues sur la région dijonnaise : Jagoblues en a organisé 3 en l'espace d'un mois !
D'abord une heureuse initiative avec un concert de zydeco.
Ruben Moreno et Dwight Carrier ont remplacé Dwayne Dopsie qui avait annulé sa tournée européenne. Accordéon et washboard ont fait sonner les rythmes des bayous au milieu du vignoble bourguignon. Si j'ai apprécié ce changement de style et de sonorités, je suis un peu resté sur ma faim musicalement : une impression de tournée montée à la va-vite.
Pour les photos, les instruments précédemment cités m'ont changé des guitares. Des expressions de visages un peu moins marquées, mais des choses intéressantes à faire quand même...
La tournée annuelle New Blues Generation 2018 est venue la semaine d'après.
Le spectaculaire Jamiah Rogers et la chanteuse Annika Chambers ont offert un show très musclé et dynamique. Rogers, au jeu de guitare très hendrixien, en fait des tonnes niveau jeu de scène, pour le plus grand bonheur des photographes ! Des photos dont je suis satisfait, même si ça a été dur de choisir entre toutes celles qui me plaisaient au moment de l'editing...
Enfin, la tournée Chicago Blues Festival a clôturé mes concerts pour cette année.
Mike Wheeler assurait la direction du lineup, et les invités étaient la chanteuse Peaches Staten et l'harmoniciste Omar Coleman.
J'avais déjà fait des photos dont je suis satisfait de Wheeler lors de sa venue en mars, je me suis donc focalisé sur les 2 autres artistes de l'affiche.
Je n'avais pas réussi à photographier Omar Coleman lors de sa venue également en mars. Les harmonicistes sont en général compliqués à shooter : leurs mains cachent le visage. De plus, Coleman porte chapeau et lunettes de soleil sur scène ! J'ai juste fait quelques photos de lui cette fois histoire d'en avoir, mais sans grande conviction.
Heureusement, j'ai pu ramener quelques portraits de Peaches Staten, ainsi que quelques vues du bassiste Larry Williams (gaucher qui joue sur une basse de droitier, cordée en droitier), qui sauvent cette série photo du Chicago Blues Festival
Au final, 2 séries photos dont je suis bien content, et une dernière plus en demi-teinte...
Tout est en ligne :
- Ruben Moreno et Dwight Carrier
- New Blues Generation 2018
- Chicago Blues Festival 2018
Dwight Carrier, Marsannay-la-Côte, novembre 2018 | |
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Peaches Staten, tournée Chicago Blues Festival, Marsannay-la-Côte, décembre2018 | |
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Jamiah Rogers, tournée New Blues Generation, Marsannay-la-Côte, novembre 2018 | |
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photo non libre de droits |
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Si il y a bien un sujet récurent en photo de concert, c'est bien la question du droit à l'image.
Chaque photographe y a été confronté une ou plusieurs fois, et nombre de fantasmes gravitent autour de ce sujet.
N'étant pas juriste mais travaillant au milieu de documentation juridique, j'ai eu l'occasion de creuser un peu le sujet.
La jurisprudence française précise les contours du droit à l'image : ce dernier ne peut être évoqué qu'afin de préserver le respect de la vie privée, ainsi que la dignité de la personne. Il faut, de plus, qu'il y ait préjudice (moral, financier...) pour le faire valoir.
Les décisions du 9 mai et du 27 juin 2007 du TGI de Paris précisent :
"En matière d'art photographique la créativité du photographe et la liberté d'expression de cet artiste n'ont ainsi pour limites que le respect de la dignité de la personne représentée ou les conséquences d'une particulière gravité qu'entraînerait la publication des clichés pour le sujet [...] seule une publication contraire à la dignité de la personne représentée ou revêtant pour elle des conséquences d'une particulière gravité est de nature à constituer une atteinte au droit l'image susceptible de réparation" (JurisClasseur Civil Annexes, Propriété littéraire et artistique, paragraphe 27).
Décisions également commentées dans le Recueil Dalloz 2008, page 57 :
Le droit à l'image, qui n'est pas absolu et doit se concilier avec la liberté d'expression garantie par les articles 10 Conv. EDH et 11 Décl. Dr. Homme, doit céder lorsque l'exercice par une personne de ce droit aurait pour effet de faire arbitrairement obstacle à la liberté d'expression artistique laquelle relève de la liberté de recevoir ou communiquer des idées, en l'espèce dans le domaine de la photographie.
Cette page (paragraphe "De quoi s'agit-il ?") du site gouvernmental service-public.fr évoque le cadre dans lequel certaines photos n'ont légalement pas besoin d'autorisation pour être réalisées. Les artistes sur scène peuvent être considérés comme des personnalités publiques dans l'exercice de leur fonction.
Ce document gouvernemental, même si il parle de compétitions sportives, précise, dans son avant dernier paragraphe (page 2), que le droit à l'image ne peut être évoqué par un artiste dans le cadre d'une représentation publique.
Je renvoie également à l'excellent site de l'avocate et photographe Joëlle Verbrugge qui aborde avec précision le sujet.
Voir également un article sur ce thème par le photographe Yann Cabello.
Le droit à l'image cède donc devant le droit à l'information, ainsi que devant la liberté de création artistique.
Quant au fait de récupérer des photos sur internet, précisons que nul ne peut utiliser librement une photo sans l'accord de son auteur et donc détenteur des droits. Je renvoie à ce sujet sur cette page du site service-public.fr cité plus haut.
De plus, la publication d'une photo doit être, en France, obligatoirement accompagnée de la citation du nom de son auteur, c’est la loi et pas une faveur (article 121-1 du Code de la Propriété Intellectuelle). Cet article précise également qu'une photo ne peut être modifiée sans accord de l'auteur (détails sur cette page).
Ce petit guide gouvernemental résume les aspects du droit d'auteur.
En résumé, le droit à l'image en matière de photo de concert est difficile à faire valoir. Si beaucoup fantasment à ce sujet dans le but principal de récupérer des images à moindres frais, il convient parfois de rappeler ces quelques règles élémentaires.
Carmen Maria Vega... et des collègues, Festival du Chien à Plumes, août 2012 | |
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photo non libre de droits |
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